mardi 13 mars 2012

Un petit bout ça vous dit ?

Je viens d'attaquer un nouveau roman... et comme d'habitude je ne sais pas où il va m'emporter. J'ai le cadre, cerné le personnage et maintenant il prend ses aises dans ma tête ! Du coup j'avais envie de le poser un peu par là, pour rester légère...


C'était, je me rappelle, près de la caravane de nos vacances. Il y avait un petit bois de pins et d'acacias. J'aimais traîner par là. Pieds nus, sur les aiguilles qui jouaient avec mes orteils, j'adorais y plonger pour mieux y disparaître. Il n'était pas très grand, moi non plus. L'aventure était là, au milieu de ces troncs qui s'enfonçaient dans le sable. Des géants verts qui étendaient leur ombre, leur branches, sur ma fausse fugue. J'avais quoi ? Sept, huit ans. J'attendais la fin de la journée. Après le dîner, mes parents s'asseyaient sur la terrasse et me croyaient perdue entre les lignes des livres que je commençais à dévorer.
Moi, je me glissais par la fenêtre. En silence. Je retombais sur le sol si doux. Je faisais jaillir des grains dorés qui venaient percuter mes mollets. Un chatouillis, une promesse d'évasion. Le soleil faisait ses adieux au ciel qui flambait sur l'horizon. Je courais vers les arbres qui sommeillaient déjà. J'avançais le plus loin possible, jusqu'à la frontière de ma peur. Tous les soirs un peu plus loin. Je voyais bouger les paysages, sentais l'air teinté de sel, regardais les étoiles s'allumer. Un frisson d'excitation, une sensation d'imprudence se faufilaient sous ma peau. Me donnaient la chair de poule. Mais au moindre souffle, au plus léger craquement, je galopais dans l'autre sens. Mon cœur délicieusement déréglé. Je m'appuyais le dos à la caravane pour retrouver mon calme et ôter les épines qui décoraient mon pyjama. 

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