C'était, je me rappelle, près de la caravane de nos
vacances. Il y avait un petit bois de pins et d'acacias. J'aimais
traîner par là. Pieds nus, sur les aiguilles qui jouaient avec mes
orteils, j'adorais y plonger pour mieux y disparaître. Il n'était
pas très grand, moi non plus. L'aventure était là, au milieu de
ces troncs qui s'enfonçaient dans le sable. Des géants verts qui
étendaient leur ombre, leur branches, sur ma fausse fugue. J'avais
quoi ? Sept, huit ans. J'attendais la fin de la journée. Après
le dîner, mes parents s'asseyaient sur la terrasse et me croyaient
perdue entre les lignes des livres que je commençais à dévorer.
Moi, je me glissais par la fenêtre. En silence. Je
retombais sur le sol si doux. Je faisais jaillir des grains dorés
qui venaient percuter mes mollets. Un chatouillis, une promesse
d'évasion. Le soleil faisait ses adieux au ciel qui flambait sur
l'horizon. Je courais vers les arbres qui sommeillaient déjà.
J'avançais le plus loin possible, jusqu'à la frontière de ma peur.
Tous les soirs un peu plus loin. Je voyais bouger les paysages,
sentais l'air teinté de sel, regardais les étoiles s'allumer. Un
frisson d'excitation, une sensation d'imprudence se faufilaient sous
ma peau. Me donnaient la chair de poule. Mais au moindre souffle, au
plus léger craquement, je galopais dans l'autre sens. Mon cœur
délicieusement déréglé. Je m'appuyais le dos à la caravane pour
retrouver mon calme et ôter les épines qui décoraient mon pyjama.
Joli début!
RépondreSupprimerMagnifique.
RépondreSupprimerJ'aime ;) !!!
RépondreSupprimerHé bien jusque là... Waouh !
RépondreSupprimerC'est génial ;)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerAh moi aussi : j'aime!
RépondreSupprimeril me tarde de découvrir la suite!!!!!
RépondreSupprimerc'est très joli, je sens les odeurs jusqu'ici ^^
RépondreSupprimerC'est un supplice délicieux de lire ça : qu'est-ce qu'elles sont loin les vacances !
RépondreSupprimer<3<3
RépondreSupprimerTrooop beau!!
RépondreSupprimerWaouh ! J'aime beaucoup :)
RépondreSupprimerOn s' y croirait : )
RépondreSupprimerLe temps de la lecture, je fuguais avec ton héroine !
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